references
N O u V e A u X PA r A D i G M e S
reflexion
LA QUESTION DES HONORAIRES
2 arguments principaux sont avancés par les compagnies d’assurance. D’une part, le faible niveau général d’organisation des cabinets qui entraîne une efficacité insuffisante dans la réalisation des traitements. D’autre part, la détermination des honoraires des cabinets libéraux ne repose sur aucun paramètre tangible. Ces deux arguments sont avancés par les compagnies d’assurance pour s’octroyer le droit de décider par elles-mêmes la valeur de nos traitements. Il faut bien reconnaître que ces deux arguments, même s’ils sont spécieux, ne sont pas totalement sans fondement. Concernant le premier point, s’il n’est en effet pas dénué de réalité, je constate tous les jours que de plus en plus de cabinets dentaires ont compris les enjeux d’une bonne organisation. Concernant l’évaluation de nos honoraires, le constat réaliste est qu’ils sont effectivement définis de manière subjective. En effet, c’est le praticien lui-même qui détermine le montant de ses traitements (sauf traitements opposables). Celui-ci est fonction généralement de paramètres tels que le tarif des confrères voisins, l’évaluation personnelle de son niveau de formation et de la qualité de ses propres soins. Laquelle dépend évidemment aussi de son ego. La plupart du temps ce sont différents paramètres non cliniques qui sont pris en compte (emplacement, décoration, …) mais pas vraiment la valeur et la qualité réelle des traitements cliniques. Or, les compagnies d’assurance ne se privent pas d’arguer que les honoraires des praticiens sont absolument injustifiés. Bien entendu, ce faisant, elles omettent volontairement le risque de gestion du cabinet, le management d’une équipe, le risque médical, la sécurité sanitaire, le niveau de formation initiale et continue nécessaire, ainsi que les investissements techniques et technologiques nécessaires pour une pratique moderne de la profession. Alors comment définir de façon objective les paramètres à prendre en compte ? Depuis l’obligation d’un devis conventionnel, l’évaluation des dépenses et des coûts relatifs à un traitement est désormais réalisée. Toutefois, il reste une inconnue à savoir : le salaire du praticien. Celui-
ci devrait tout naturellement être lié au niveau clinique offert aux patients. Or à ce jour, il n’existe aucun référentiel standard d’une qualité minimum acceptable dans les cabinets dentaires. Même si un très important travail a déjà été réalisé aussi bien par l’ HAS, le Conseil de l’Ordre, l’ADF et certaines sociétés scientifiques, il n’existe aucun référentiel exhaustif définissant clairement le niveau minimum audessous duquel un traitement ne pourrait pas être considéré comme acceptable aujourd’hui. Si la CCAM définit dans les détails la nomenclature de l’ensemble des actes, elle ne précise pas les protocoles cliniques minimums acceptables.
Ma posture de chirurgien-dentiste mais également de responsable d’une société de consulting me permet de connaître de façon intime le quotidien des cabinets, de façon approfondie l’environnement dentaire et d’avoir une vision internationale de notre profession. Cela me permet d’identifier les solutions pratiques apportées dans d’autres pays par les praticiens libéraux face à la concurrence des compagnies d’assurance. C’est pourquoi je voudrais ici faire une proposition innovante qui permettrait à la fois de faire face concrètement au lobbying des réseaux de soins et en même temps d’améliorer l’image de notre profession dans l’esprit de la population. Je prie par avance le lecteur de me pardonner de ne pas entrer dans tous les détails.
“ À ce jour, il n’existe aucun référentiel standard d’une qualité minimum acceptable dans les cabinets dentaires. „
UNE NOUVELLE VOIE